Aujourd’hui, la qualité du stimutations sensorielles que nous subissons en un jour s’étendait sur plus de trois mois il y a trois cents ans. Cela augmente la pression qui s’exerce sur nous au quotidien, qui nous demande de toujours apprendre et nous pousse à nous adapter. C’est un vrai défi que de faire face à la quantité d’informations toujours plus grande à laquel nous sommes exposés, qui entraîne un rythme de vie toujours plus rapide. Comment relâcher cette pression ? Par la méditation, la relaxation, l’hypnose ou le Yoga du sommeil entre autres…
D’où vient le yoga nidra ? Selon la philosophie indienne, il viendrait du Seigneur Narayana lui-même ! Le yoga nidra s’inscrit surtout dans la tradition orale et il est impossible d’en situer une origine spatio-temporelle précise et limitée. Les textes l’évoquent en parlant de Vishnu dans son repos éternel. L’iconographie populaire montre Shiva dans la posture du cadavre. La Mandukya Upanishad pose les bases d’un yoga du sommeil. Dans ses commentaires, Gaudapada, le maître du maître de Shankarâchârya, parle d’un yoga « sans contact » (asparsha-yoga) qui n’est pas sans lien avec le yoga nidra… Son propre maître aurait d’ailleurs été Narayana… Tout vient du Soi finalement… et tout y retourne. Il n’y a que le Silence. (Pierre Bonnasse-Gahot)
Le yoga nidra déploie tout un éventail de pratiques : pour le réveil, les différents moments de la journée, l’endormissement du soir et la nuit. Elle se pratique le plus souvent sur des séances longues et immobiles, dans la posture dite du cadavre (shavasana). Les différentes phases passent par l’observation du souffle, puis la prise de conscience très subtile des corps physique, énergétique et mental. Tout dépend ensuite de l’intentionnalité. La séance peut aller explorer les différentes structures de l’être, les différents états de conscience, les zones de passage et d’entre-deux, les sens, les désirs, les peurs, les processus mentaux ou simplement la visualisation d’un lieu refuge…
La place de la structure énergétique dans cette pratique est essentielle, car elle permet de comprendre les relations qu’entretiennent le corps et l’esprit…Nombre de séances explorent le fonctionnement de chakra (centre d’énergie), des nadi (méridiens), des pranavayu (souffles vitaux de la respriation, la digestion, l’excrétion, etc.) en relation avec la thérapeutique ou la connaissance de soi. La saveur de l’énergie, le ressenti intime de la vie qui nous traverse et nous habite, est une porte d’entrée vers l’Être et la présence joyeuse à soi-même.
Pour entrer profondément en yoga nidra, il est important de pratiquer d’abord la relaxation qui est la base. Plus vous êtes relaxés, tranquilles et plus vous êtes disponible, perméable, ouvert à une autre influence. D’abord repérer les tensions ; conscient de ce qui est tenu, averti de ses schémas mentaux, il est alors possible de lâcher prise et de nouveaux degrés de relaxation se dévoilent. Les crispations les plus subtiles se dissolvent dans la lumière de l’attention.
L’hypnose et le yoga nidra induisent des états modifiés de conscience comparables. L’hypnose que je vous fais en séance individuelle va donc permettre d’aller à la rencontre de ce que vous avez besoin de travailler pour avancer avec plus de confiance dans votre vie. Le yoga nidra pratiqué en séance collective va vous permettre de rencontrer ce qui est là, à l’instant T et vous permettre de contacter une détente avec/sans objectif et de travailler sur un lieu refuge. Ce lieu refuge peut alors être retrouvé dès que vous en avez besoin, afin de recontacter l’état de détente profonde que vous aviez lors de votre séance collective.
Avec le yoga nidra ou l’hypnose, vous pouvez avoir l’impression de vous être endormi (e) lors de la séance. C’est parce que vous êtes entre veille et sommeil, la frontière est donc ténue. La sensation d’endormissement peut donc être présente, mais il ne s’agit pas nécessairement de sommeil, mais bien d’un état de conscience modifié ou d’hypnose profonde. C’est comme si vous lâchiez les tendeurs d’une tente !
Toutefois, il se peut en effet que vous vous endormiez :
- Soit parce que vous avez évacué les tensions accumulées et que vous vous sentez en sécurité, en confiance dans le cocon rassurant du lieu de pratique. Accompagnés par ma voix bienveillante, vous accédez à la détente et vous vous endormez.
- Soit vous manquez de sommeil et du coup, il vient à coup sûr, par un besoin de repos.
- Soit vous vous échappez de la séance, de son contenu, « une partie de vous » n’est pas prête à entendre…
Cependant, l’inconscient reçoit l’information même si vous vous endormez. Cela sera juste métabolisé différemment.
Parfois au contraire, certain, certaine, m’indiquent ne pas partir dans la visualisation. C’est une autre manière de s’échapper de la séance et de son contenu. Le mental reste au commande, il est probable que vous intellectualisiez tout ce qui est dit, plutôt que de lâcher le tendeurs de votre tente et vous préférez partir dans vos propres pensées et discussions internes. Le mouvement s’invite, une toux subite, une tension qui prend beaucoup plus de place, l’agacement, l’impatience etc….tout est bon pour ne pas lâcher prise. Et c’est OK, soyez juste en conscience et en bienveillance de cet état. C’est déjà super de s’en rendre compte et de l’observer sans attente particulière.
L’essentiel étant d’être en accord avec vous-même ! Comme toutes les pratiques, celle-ci demande de l’entrainement et la motivation de vouloir y aller. Tout ce qui se présente est donc le bienvenu, chacun, chacune, y allant à son rythme.